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© D. Bolhy

Vos arbres verdissent, vos pelouses fleurissent... C'est le moment de préparer son jardin au retour des beaux jours !

Nous savons que chaque sol est unique et néces­site une atten­tion très parti­cu­lière pour ne pas l’en­dom­ma­ger. Pour ce faire, vous pouvez commen­cer par vous fami­lia­ri­ser avec ses carac­té­ris­tiques.

 

La vie, le pilier du sol !

Le sol est par défi­ni­tion vivant. Prépa­rer son sol, c’est donc avant tout prendre soin des orga­nismes qui y vivent. Les 30 premiers centi­mètres du sol abritent une faune abon­dante qui brasse et aère conti­nuel­le­ment la terre. Tous ces orga­nismes forment le sol jour après jour, ce qui assure la vita­lité des cultures et le main­tien de la santé du sol. 

Comme le souli­gnait Charles Darwin dans son ouvrage de 1881, « La Forma­tion de la terre végé­tale par l’ac­tion des vers de terre », la char­rue fut une inven­tion précieuse, mais c’est bel et bien grâce aux vers de terre que le sol a toujours été, et conti­nuera d’être, labouré.

Vers de terre au compost © Noé 

Pour prépa­rer le sol en vue de semer, on commence souvent par “retour­ner” le sol. Chaque tech­nique de travail du sol influence la vie souter­raine. En optant pour des méthodes douces, nous préser­vons un envi­ron­ne­ment propice au déve­lop­pe­ment des orga­nismes essen­tiels à la santé du sol.  

Travailler très légè­re­ment le sol

Avant de semer ou de plan­ter, prépa­rez soigneu­se­ment votre sol pour assu­rer une crois­sance opti­male de vos plantes avec tous les nutri­ments néces­saires.  Quand on travaille le sol, la profon­deur est la notion clé à prendre en compte. Dans l’idéal, passez la greli­nette ou la fourche-bêche sur une faible profon­deur (10 cm). Au-delà, les consé­quences sont plus impor­tantes pour la biodi­ver­sité des sols. En sachant cela, évitez le plus possible de retour­ner votre sol pour main­te­nir les couches dans “le bon ordre” et déran­ger le moins possible les orga­nismes qui y vivent. Vous pouvez égale­ment en profi­ter pour reti­rer les gros cailloux qui peuvent entra­ver la crois­sance de vos futures plantes. 

Couvrir le sol et appor­ter de la matière orga­nique 

Paillage au pota­ger © C. Seibert

Pensez à couvrir votre sol à toute période de l’an­née. Couvrir le sol présente de nombreux avan­tages. Cela crée une couche protec­trice qui retient l’hu­mi­dité, permet­tant aux racines de se déve­lop­per et de s’an­crer plus profon­dé­ment dans le sol, ce qui assure une crois­sance saine et des plantes mieux proté­gées contre rava­geurs et mala­dies. Cette tech­nique permet aussi de réduire les risques d’en­croû­te­ment, de tasse­ment et l’éva­po­ra­tion en eau (et nous savons Ô combien c’est impor­tant l’été). 

Pour couvrir le sol, deux tech­niques sont couram­ment utili­sées. 

  • Les engrais verts sont des plantes de couver­ture qui protègent les sols de l’éro­sion tout en étant une alter­na­tive au désher­bage. Ils peuvent être consti­tués d’un mélange de plantes et semés au début du prin­temps ou à l’au­tomne et lais­sés en place tout l’hi­ver. Le critère à privi­lé­gier pour choi­sir vos espèces est la saison. Au prin­temps, sélec­tion­nez des espèces au cycle court comme la moutarde blanche ou la phacé­lie. Les engrais verts ont comme autre avan­tage de pous­ser rapi­de­ment tout en empê­chant certaines plantes consi­dé­rées comme indé­si­rables de prendre le dessus dans le jardin, ce qui assure ainsi un désher­bage natu­rel. Fauchez ensuite avant la montée en graines et faites-les sécher sur le sol quelques jours et enfin les étaler comme paillis. Les engrais verts ferti­lisent natu­rel­le­ment le sol, appor­tant azote et carbone. 
  • Le paillage consiste à recou­vrir le sol autour des plantes avec des maté­riaux orga­niques ou miné­raux. Il joue les mêmes rôles que les engrais verts. Le paillis peut être réalisé avec diffé­rents maté­riaux orga­niques tels que la paille, les feuilles mortes, la tonte de gazon ou le BRF (bois raméal frag­menté), le compost de surface, etc. Il est recom­mandé de main­te­nir une épais­seur de paillis de 5 à 7 cm pour permettre au sol de respi­rer. En se dégra­dant, ils nour­rissent le sol de manière natu­relle soit en appor­tant de l’azote aux plantes, soit en se dégra­dant lente­ment pour former de l’hu­mus.

Le compost sera plus rapi­de­ment décom­posé par les orga­nismes et enri­chira plus rapi­de­ment le sol que le paillage qui lui a l’avan­tage de mieux conser­ver l’hu­mi­dité du sol. C’est pourquoi il peut être inté­res­sant de combi­ner divers maté­riaux.

Conclu­sion

En adop­tant ces pratiques, nous créons un envi­ron­ne­ment propice à la forma­tion d’un sol en bonne santé, et donc à une meilleure gestion des cultures. Une fois ces étapes accom­plies, il est temps de passer à la prochaine : semer ou plan­ter. En semant dans un sol bien préparé et nourri, nous offrons à nos plantes les meilleures condi­tions pour croître vigou­reu­se­ment et nous récol­te­rons les béné­fices d’un jardin floris­sant et produc­tif.

Vous pouvez égale­ment aména­ger des habi­tats favo­rables pour la faune dans votre jardin. Par exemple en mettant en place un muret de pierres sèches ou un espace avec diffé­rentes strates végé­tales de tailles, de types et de carac­té­ris­tiques distinctes mais complé­men­taires. Vous pouvez égale­ment lais­ser votre bois mort ou des souches en bordure. Ces éléments four­nissent des abris essen­tiels pour de nombreux cham­pi­gnons et orga­niques. Enfin, vous avez la possi­bi­lité de réali­ser votre propre abri pour les escar­gots en parti­ci­pant à l’Opéra­tion Escar­gots

 

Sources : 

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