Le froid et les premières gelées sont là, certaines régions ont même déjà eu de la neige. Une chose est sûre : l’hiver arrive. Mais que fait la faune du sol à cette saison ?
La température des sols fluctue toute l’année, en fonction des saisons ; mais plus on s’enfonce en profondeur, plus la température est stable. Attention toutefois : un sol nu se refroidit beaucoup plus vite qu’un sol bien couvert, protégé par la végétation ou un tapis de feuilles mortes !
L’hiver, quand l’air devient glacial, les sols restent donc bien plus accueillants. La vie du sol ralentit mais ne s’éteint pas totalement. Entre stratégies ingénieuses et adaptations surprenantes, découvrons leurs secrets pour survivre à la rigueur hivernale.
La chaleur est dans les profondeurs
Certaines bêtes du sol, dont les vers de terre s’enfouissent plus profondément pour échapper au gel. Les vers anéciques (qui font des galeries plutôt verticales), par exemple, descendent à plusieurs dizaines de centimètres pour passer l’hiver. Les limaces, étant dépourvues de coquille peuvent aussi s’enfoncer dans le sol.
Le saviez vous ? Jusqu’à une certaine limite, le froid n’est pas nécessairement un problème pour toute la faune du sol. La température optimale du sol en profondeur pour une activité optimale des vers de terre avoisine même les 12°C. Pour eux, l’un des dangers de l’hiver est la dessiccation (manque d’eau liquide) lors des périodes de gel, l’eau étant sous forme de glace…
Pause hivernale : ralentir pour mieux repartir
Plutôt que de lutter contre le froid, beaucoup d’animaux choisissent de lever le pied. Quand s’enterrer n’est pas une option, les escargots se construisent un « bouchon » spécial, appelé épiphragme, pour fermer l’ouverture de leur coquille tout en respirant grâce à un petit trou.
Beaucoup d’insectes passent l’hiver à l’état de larve ou de nymphe, comme les larves de hannetons et cétoines (scarabées) qui se mettent en diapause, bien enfouies dans les sols.
Le saviez vous ? La diapause est une période de ralentissement voire d’arrêt complet mais temporaire du développement induit par la bête elle-même. Ce n’est pas le froid qui met l’insecte en diapause, c’est lui-même qui se met en diapause pour passer l’hiver ! le développement ne reprend qu’au printemps.
Pour ceux qui passent l’hiver à l’état d’adulte, il faut se trouver un abri pour se mettre au repos : certains carabes vont s’endormir dans les fissures du bois mort, sous de l’écorce ou dans la végétation; les fourmis, reines et ouvrières, se rejoignent dans les loges d’hivernation… De nombreux autres insectes optent pour cette stratégie, mais aussi des araignées, scorpions, mille-pattes, cloportes. Le sol et ses abris sont de vrais hôtels pour hiverner !
Quand l’œuf devient roi
Chez d’autres insectes, l’hiver est souvent une histoire de survie… à l’état d’œuf. Ces derniers sont les seuls représentants de ces espèces durant l’hiver. Par exemple, les blattes enveloppent leurs œufs dans des coques protectrices, et les grillons les laissent bien au chaud sous terre. Un peu de patience, et la vie reprendra son cours au printemps.
Se réchauffer ensemble : l’union fait la force
Pour certaines bêtes du sol, rien ne vaut la compagnie pour affronter l’hiver. Les gendarmes, par exemple, se regroupent par dizaines, voire centaines, dans des crevasses ou au pied des arbres, formant des amas bien organisés.
Des molécules pour résister au gel
Nombreuses espèces contiennent des molécules antigel empêchant la glace de se former dans leur corps et de les tuer. Ces protéines sont présentes chez de nombreux groupes de la faune du sol : insectes, collemboles, certaines araignées…
Profiter du moindre redoux
Toute la faune du sol n’arrête pas totalement son activité quand l’hiver arrive. Certaines espèces restent à l’affût du moindre redoux pour reprendre leur activité. Dans les régions aux hivers plus doux (par exemple le pourtour méditerranéen ou la Bretagne), la faune du sol peut aussi rester assez active. Des collemboles, mille-pattes, cloportes, araignées et même certains insectes peuvent s’activer lors des périodes de douceur hivernale.
Le saviez vous ? Certaines bêtes entrent en léthargie lors des périodes froides, mais peuvent se réveiller et s’activer dès qu’un redoux hivernal survient. Contrairement à celles qui sont en diapause, leur repos dépend directement des conditions extérieures : on parle alors de quiescence.
Les Dicyrtomina, des collembles globulaires aux dessins violacés sont mêmes plus abondants durant l’hiver
Plus spectaculaires encore, des collemboles du genre Hypogastura (Poduromorphe*) appelés aussi “puces des neiges” sont même parfois observées en très grand nombre sur la neige, surtout en montagne, lors des journées douces d’hiver.
Peut-on participer à Qubs pendant l’hiver ?
Bien sûr ! En fonction des régions, les hivers sont très différents. Dans les régions où l’hiver est très froid et quand le sol gèle plusieurs jours d’affilée, mieux vaut par exemple éviter de déplacer des escargots de leur abri, de déterrer des vers de terre ou de déloger des arthropodes endormis sous une souche. Mais dans les régions où l’hiver est plus clément ou lors de belles journées de redoux, n’hésitez pas à sortir faire des observations : vous pourriez être surpris !
Un moment pour se former à la validation !
L’hiver, c’est aussi le moment de se former à l’identification et la validation en restant au chaud. Profitez-en pour aller consulter les participations des autres et les aider à valider et à identifier leurs collectes de l’année. Vous pouvez aussi utiliser le forum pour poser vos questions sur l’identification des groupes que vous trouvez difficile, ou à l’inverse pour partager vos conseils sur l’identification de groupes que vous maîtrisez !
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